9 mars 2008

Souvenir : une rencontre inopinée

Ayant lu le roman « Surtout, ne rien faire » de Philippe Delerm, je m’attache dès lors à un principe : vider chaque samedi de toute occupation. Si je pouvais survivre sans m’alimenter ni faire mes besoins, je me vautrerais nuit et jour au lit. Je ne ferais rien qui puisse me torturer les méninges. Cependant à ce moment-là, réveillé par le premier feu de l’aurore et ses doigts de rose pénétrant à travers les persiennes de ma chambre suffocante, j’aimerais beaucoup profiter de la température estivale, savourer des baguettes de pain dans la rue, slalomer entre les passants et me faire écheveler par la brise fraîche. Emporté par ces idées, je pris le métro au centre ville.
Comme d’habitude, j’achetai un café au lait et un sandwich dans ma boulangerie préférée. Aussitôt que je sortis, une personne me frôla, me fit renverser le gobelet que je tenais dans la main et s’enfuit dans le premier bus venu. Dans le dessein d’ôter la tache de ma chemise éclaboussée, je me dirigeai vers une fontaine tout près. Par la suite, je m’allongeai sur le gazon, n’écoutant que d’une oreille distraite la musique tendre entremêlée de cris fous d’enfants. Heureusement, l’incident du matin n’avait pas gâché mon après-midi de farniente. Très vite, la nuit tomba. Je me levai et partis.
Au retour, devant un café, je croisai une jeune femme aux cheveux bruns, longs et ondulés. Mon regard était fixé sur elle et la suivait jusqu'à ce qu'elle ait disparu de mon champ visuel. La bouche bée, les pensées égarées, je repassais dans ma tête sa silhouette svelte, son visage d’ange et sa prestance détachée. Je chaussai mes bottes de sept lieues et m’engageai inconsciemment à sa poursuite. Après un détour, elle accéléra l’allure, et, chemin faisant, d’un regard errant, elle parcourut les boutiques comme pour chercher quelque chose. Arrivé à un carrefour, je l’aperçus qui allait traverser la voie. Sans la moindre réticence, je me précipitai pour l’attraper. Subitement, surgit une moto à ma droite qui faillit me renverser. Ayant retrouvé mon âme, je perdis de nouveau la femme. Je promenais mon regard aux alentours dans l’espoir de la récupérer. En vain. Néanmoins, à la vue des magasins en face, je découvris que l’on n’avait fait que tournicoté dans la même zone. Je me tournai et fis sursauter violemment une brune à mes côtés, tenant dans la main gauche un gobelet de café. C’était elle, celle que j’avais filée tout à l’heure. Remarquant la souillure sur le col de sa blouse, je me rendis compte d’emblée de tout et lui lâchai un mot en souriant : « Chacun son tour. »

Rédigé par Tun-Wei HSIANG, corrigé par M. Kerkalli, Jérémia, Esteban et Sarah.
Histoire de l'imagination

2 commentaire(s):

Anonyme a dit…

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