20 septembre 2008

Cible

Mon coeur est la cible des tireurs qui s'entraînent laborieusement pour les jeux Olympiques de Londres.

12 septembre 2008

Accusation_2

‒ Connaissez-vous madame Mei-huei LEE ? me demanda-t-il, d'un regard déterminé et interrogateur.
‒ Non. Pourquoi ? répondis-je laconiquement.
‒ Elle vous a accusé d'avoir dérobé son portefeuille, détacha-t-il les mots comme s'il voulait les charger de sens.
« Mais qu'est-ce qu'elle raconte, cette dingue ? », en guise de consternation, je m'écarquillai les yeux en lui sollicitant de me répéter même si je n'y avais pas manqué une seule syllabe. Dans le dessein de lui prouver mon innocence de ce crime aussi absurde qu'inventé, je m'épuisai à me comporter telle une victime, tout en ignorant que cela ne pût accroître la suspicion. Tant mieux, puisque cette interprétation erronée allait désorienter mon enquêteur et cela me distrairait. J'avoue que je m'engloutis, pendant une période de ma jeunesse, dans de certaines habitudes méprisables et que, de temps à autre, je m'emparais la somme découverte dans la rue par hasard. Récemment, à court d'argent, je ne recours pas pour autant au vol. Tout au moins, jamais depuis mon retour à Taipei. D'ailleurs, je ne connaissais personne qui portait un prénom aussi suranné que le sien.
‒ Si ça ne vous dit rien, continua-t-il, alors, peut-être êtes-vous hai par quelqu’un.
‒ Dans ce cas-là, c'est encore trop n'importe quoi. Ma vie est très tranquille et même ennuyeuse. De plus, la plupart du temps je reste dans la bibliothèque.
‒ Même hier ?
‒ Ouais.
‒ A quelle heure y êtes-vous entré ?
‒ Euh... Vers dix heures et demie.
‒ Êtes-vous monté au quatrième étage ?
Je m’escrimais de remonter ces petits riens évanescents à la surface. Cette recherche me coûta autant que si j’avais dû franchir la mer tourmentée en pleine tempête. Enfin, j’y arrivai puis fournis une réponse qui suggérait l’incertitude :
‒ Bah... Je ne crois pas. Mais ça a rapport à ce que vous m’avez questionné ?
‒ Non, en fait, je vous convoque pour éclairer deux choses. La première, c’est l’accusation de Mme. Lee. Elle a dit qu’elle était étudiante de notre université, mais après avoir vérifié, elle l’était pas. Si elle ne rappelle plus, je laisse. La deuxième, c’est qu’hier a été volé un portefeuille vers dix heures et demie au quatrième étage de la bibliothèque. Et la caméra de surveillance a capté de loin l’image du suspect. Donc, on fait venir tous ceux qui y sont entrés pendant cet intervalle.

11 septembre 2008

Accusation_1

A 14h10, l'affluence évacuée de la cantine fit revenir la paix. Les employés semblaient toujours vivre au rythme intense des consommations précipitées à l'heure de pointe. Ce calme me réconforta. Après une brève hésitation, j'envisageai de commander une boulette de riz, avisai une place, savourai mon précieux déjeuner. Dès la première bouchée, un appel téléphonique inopiné m'interrompit. Je jetai un coup d'oeil sur le numéro dont s'avérèent les deux premiers chiffres le code d'un fixe de Taipei. « Ce serait pour me prendre un entretien d'embauche », pensai-je, plein d'espoir.
–Allô, bonjour, est-ce bien monsieur Hsiang ?
–Oui, c'est lui-même.
–Ah, c'est le secretaire de FEPM à l'appareil. On a maintenant ici une camarade qui voudrait vous demander d'y passer un petit moment en vue de confirmer quelque chose.
–Une camarade ? Mais de quoi s'agit-il en fait ?
–On en parlera en vis-à-vis, d'accord ?
« Qu'est-ce qui l'empêche de me le dire au téléphone ? » me demandai-je. Je reniflai à travers son ton la gravité de cette affaire en question. J'entamai à fouiller dans ma mémoire au plus fond de la tête, dans l'espoir de mettre à jour tous les actes déshonorants que j'avais exécutés depuis mon arrivée à Tamshui. Pourtant, ceux qui s'échappèrent n'étaient que des bêtises futiles, pas assez sévères pour m'exposer à une éventuelle sanction. Serait-ce pour le fait que, ces jours-ci, je téléchargeais illégalement des films en me connectant aux réseaux de la faculté ? Hanté par ce problème, je me hâtai dans la direction du bâtiment B.
En m'apercevant, l'interlocuteur sur la ligne m'emmena dans la pièce contiguë destinée au repos des professeurs. Il ferma la porte à clé puis me mit sur la sellette.

10 septembre 2008

Xxy

Un film de Lucía Puezo. J'essaie de ne pas trop révéler ses histoires même si les visites sur mon blog sont peu nombreuses. Attiré ordinairement par son sujet tabou aussi bien que choquant, l'accent ainsi que certaines expressions argentins et quelques scènes m'intéressent néanmoins davantage. Pour un débutant en espagnol, ça me donnerait l'envie de dormir si ce n'était pas sous-titré. Pendant le déroulement du film, je m'amusais beaucoup d'observer la complexité de la héroïne pour son sexe et celle du héro pour son orientation sexuelle.

8 septembre 2008

Ni d'Eve ni d'Adam

J'ai fini ce livre d'Amélie Nothomb en deux jours, une vitesse jamais vue pour un roman tellement gros. Bien que je connaisse pas tous les mots, je comprends ce qui se passe dans chaque chapitre. Enfin c'est magnifique comme un roman d'amour. En plus ça ressemble plutôt à une autobiographie. Je me sens donc présenté dans chaque scène durant la lecture. En fait, faute d'originalité, je me suis las des histoires d'amour pendant un certain temps. Puis c'est toujours trop beau que l'on ignore la complexité, les douleurs, l'ambiguïté.. bah enfin toutes ces galèrs dans l'amour. Une telle histoire n'existe que dans les contes de fées. Mais celle d'Amélie, qui n'est pas ni trop banale pour nous intéresser, ni trop merveilleuse que l'on trouve nulle part. Une histoire d'amour entre deux personnes de différentes nationalités, qui nous arrive de plus en plus souvent. Puis c'est pas trop difficile que l'on comprenne rien du tout. Enfin ça me dit quelque chose... Même si c'était court mais c'était beau quand même. Merci Amélie qui m'a émergé, au travers de ses jolis textes, des souvenirs superbes au fond de ma mémoire.

7 septembre 2008

A quoi ça sert l'amour

A la suite de toutes ces galères je me demande "A quoi ça sert l'amour ? ".
Puisqu'on souffre autant. Mais on damnera pour ça. On fait tout pour un amour qui ne durerait au maximum que trois ans. Sacrés trois ans !

Expulsé du monde entier

Reprise de la vie mélancolique, monotone, misérable à Taipei.
Dans une capitale tellement développée, je ne suis point nourri sentimentalement par sa richesse culturelles, son beau temps, son animation. Enfermé dans un taudis, tout seul. Privé de l'acquisition des informations, des contacts avec des autres. J'ai personne à qui je peux m'adresser. Le pigeon envoyé ne reviendra plus jamais. Là où je dors 8 heures par jour - deux fois de plus lors de mon séjour dans ma ville natale - dans le but de sortir provisoirement du chagrin que m'a apporté l'échec dans la recherche des boulots. Là où j'ai lu sans interrumption une moitié d'un bouquin de 244 pages en 3 heures dans l'espoir que la satisfaction obtenue dans la lecture apaise l'affliction que m'a amenée la solitude.

3 septembre 2008

La réalité irréelle

Je croyais que j'avais contrôlé la situation... Tristement, ça n'existe que dans mon imagination.
Avant que le résultat soit publié, personne n'a le droit de déclarer sa victoire.
Tous les signes qui impliqueraient la possibilité de réussire, ça ne sert rien qu'à nous rassurer et nous dissuader de continuer à bosser.
Quand on a percé à jour ce complot déguisé en espoir, on se retrouve dans une impasse. C'est déjà trop tard.