29 octobre 2008

Distance à garder

Alors, pourquoi une distance à garder ? Pour qu'on ne se lasse pas l'un de l'autre. Pourquoi une distance à garder ? Pour que les points faibles soient cachés le plus possibl. Pourquoi une distance à garder ? Pour qu'on ait le temps de trouver des trucs à assaisonner l'amour. Pourquoi une distance à garder ? Pour que l'amour ne nous embête pas. Pourquoi une distance à garder ? Pour qu'on ne soit pas dépendant l'un de l'autre. Pourquoi une distance à garder ? Pour qu'on ne s'aime pas trop.

14 octobre 2008

Obstacles à franchir à chaque étape de la vie

Il y a toujours des obstacles à franchir à chaque étape de la vie. Quand on est petit, on apprend à bien s'entendre avec la famille. D'après moi, les caractères, ainsi que les pensées, se développent eux-mêmes. Si les caractères s'harmonisent pas bien avec ceux de la famille, les engueulades éclatent. De fil en aiguille, on connaît de mieux en mieux les caractères de nos proches et on essaie de vivre en paix avec eux.
On connais l'existence de mort depuis l'enfance. Mais on ne sait pas que cela arrive également un jour à nos proches. Après avoir vu la première fois, on craint que la vie nous arrache un jour les bienaimés. Ainsi, on choisit d'éviter cette réalité cruelle et insupportable, tout en ignorant que cela nous chagrine plus quand la mort les impose.

D'où vient-elle ?

Elle ne vient ni de mon coeur, ni de ma tête, ni de mes membres. Je me sens mal. Elle serait de quelque part de mon corps. Si c'est un chagrin, elle est absolument du coeur. Oui, peut-être au plus fond. Par contre, je ne crois pas que mon coeur a une telle profondeur. Il me paraît qu'elle se trouve dans une gouffre, là où mes pensées n'atteignent jamais.
Indescriptible ? Un adjectif qui, à mon avis, ne doit pas apparaître dans les textes car les écrivains écrivent pour décrire ce qui est indescriptible.
J'ignore la cause ou je feinds de l'ignorer ? C'est de l'ensemble des malheurs, des inquiétudes, des soupçons, de la solitude, de tout de ma vie. C'est à cause de besoin inassouvi, de soif de savoir, d'angoisse de l'attente, de répugnance à ma lâcheté.
Cette douleur s'apaisera le jour où je suis convaincu par mes arguments absurdes.

11 octobre 2008

Depuis ces 8 dernières années...

2000
Le Parti démocrate progressiste pris enfin le pouvoir.
La première fois que j'assistai à la soirée de nouvel an.
Je passai le concours d'entrée aux lycées et m'acharnais désormais aux études, surtout d'anglais.
Mon oncle cadet nous acheta un écran de l'ordinateur.
Ma mère commença jouer au Breakout sur l'ordinateur de bureau.
Dans peu de temps, elle établit un record qui nous découragea de le battre.

2001
Les attantats-suicides de AI-Quaida fait sensation partout le monde.
On adopta une chienne baptisée pour autant Ben Laden.
Faute de rival en Breakout, ma mère glissa à FreeCell.

2002
A cause de pression issue des études, j'étais très chatouilleux.
Ma mère s'acharnait au jeu FreeCell pour oublier le chagrin provoqué par le décès de son père.
Mon cousin se maria trois mois après l'enterrement.

2003
Ma grand-mère me donna une somme pour que je puisse étudier à l'université.
J'eus une excellente présentation dans mes études.
Mon frère et moi s'engueulions souvent à cause de Ben Laden.
Ma mère continua à jouer au FreeCell même s'il n'y avait pas de rivals.

2004
Je rencontrai mon premier amour avec qui je sortis au bout d'un mois.
Mon frère retomba amoureux d'une de ses collègues.
La femme de mon cousin donna naissance à une fille nommée Nong Pei Ying.
Mon oncle cadet eut un accident de voiture très grave.
Ma mère continua son jeu vidéo FreeCell.

2005
A cause de caca et pipi de Ben Laden, on mena une grande dispute avec mon oncle cadet qui, dès lors, ne nous parlerait plus jamais.
On déménagea à la maison située dans le quartier XiaoGang.
Ma mère continua le même jeu mais avec un PDA.

2006
Ma mère commença s'occuper de la fille de mon cousin de 16h a 22h.
Une de mes cousines accoucha son deuxième fils.
Mon frère rendut son tablier et travaillait désormais à la maison.
Ma mère commençait son jeu vidéo après l'émission des séries coréennes qui se terminaient vers 2h du matin.

2007
Je gagnai un billet d'avion Paris-Taipei grâce à un concours de récitation et lecture de la poésie française.
J'achevai mes cours de français à l'université puis partis au mois d'octobre pour la France pour travailler comme assistant de langue chinoise.
De 2h a 4h, elle se consacrait au jeu vidéo, allongée dans le lit, dans sa chambre obscure.

2008
Après des expériences magnifiques en Europe, je retournai à mon pays natal au mois de mai.
Mon frère alla faire son service militaire.
On quitta l'appartement où l'on avait vécu depuis plus de dix ans.
On acheta un nouvel appart en face de chez mes grands-parents.
J'eus enfin ma propre chambre.
Je revins à Taipei pour reprendre mes études d'espagnol.
Ma mère, chaque jour de 2h à 4h, allongée paisiblement dans le lit de sa chambre sombre, s'attachait à FreeCell.

Éperon

"La mémoire passe son temps à oublier, à classer, à rejeter ce qu'elle ne juge pas important, ou qu'elle estime trop important", Eliette Abécassis, Clandestin.
"Éperon", un mot qui m'est anodin, que j'ai trouvé par hasard il y a quelques mois, que je ne verrai pas plus de 5 fois ni dans la vie ni dans les textes, une pièce dont je ne me sers jamais dans la vie. Pourquoi ma mémoire a choisit de le conserver et l'a fait surgir à un tel moment qui m'était futile ? Pourquoi la mémoire rejette souvent ce que je trouve important ? Serait-ce qu'il n'y ait pas une bonne coopération entre mon esprit et ma mémoire ? Qui a raison et qui a tort ? Le temps me le dira, tôt ou tard.
Normalement, on raisonne. Mais on n'est pas capable d'agir toujours selon notre esprit car il y a un fou ou une folle qui habite en nous, qui divague à jamais, qui s'occupe de conserver les souvenirs et de jeter ce qui l'est inutile. Quand on s'ennuie de rester nous-même, c'est lui qui prend la place.
Lequel, qui habite en moi depuis 23 ans a gâché pas mal chose. Des fois, je me doute que ma haine contre mon ennemie soit provenante de la découverte d'un autre moi en lui et de la peur que ce moi me remplace un jour d'une façon générale.
Mes pensées s'égarent...

Quelle efficacité !

La bibliothèque de ma fac, connue pour sa splendeur et son immensité, abrite à la fois un énorme nombre et une grande diversité de livres, de revues et de documents visuels. Néanmoins, son efficacité n'est pas pour autant exigée. Il y a deux ans, pour sortir de la bibliothèque avec des livres pas empruntés, j'étais puni de 4 heures de service soit de nettoyage des étagères, soit d'arrangement des bouquins, je l'ai effectué mercredi suivant. Vendredi dernier, une employée qui traitait mon emprunt m'a informé d'un service non exercé affiché sur son ordinateur puis m'a montré un cahier en me disant :
- Si tu l'avais déjà fait, on aurait signé ici.
- Mais je l'avais fait il y a deux ans. J'ai nettoyé des étagères pendant 4 heures!
Après un certain temps, ils ont trouvé un autre cahier qui m'a prouvé mon innoncence. Si je n'avais pas protesté contre cette accusation, j'aurais dû faire un autre service de 4 heures tout à cause de leurs erreurs administratives. Ça m'a fait chier les employés de la bibliothque qui passent leur temps à rêvasser au lieu de travailler! Merde! Et nous, les étudiants sont les victimes de leurs travails de merde!

2 octobre 2008

Accusation_3

Soudainement, la sonnerie de son portable nous intervint, m’octroyant quelques secondes à recoller les morceaux dans la cervelle.
Il décrocha le téléphone, esquissa habilement un ton d’excuse :
‒ Je te rappelle plus tard. Je suis en réunion.
« En réunion. » Un prétexte de bon aloi, lui permettant d’éviter les explications sans dissimuler son appréciation pour cet appel, établit une complicité privée de mon accord. Rien dans son attitude ne trahit ni l’air penaud ni la moindre gêne. Évidemment, c’était pas la première fois qu’il se servît de ce mensonge pour s’en sortir. Sacré menteur. Le portable replié. Les questions reposées avec un débit de mitraillette :
‒ Vous portez toujours ce sac à dos ? Car le suspect avait un sac semblable au vôtre. Vous êtes sûr que vous n’étiez pas au quatrième étage et que vous n’avez pas volé le portefeuille ?
Il m’approchait de plus en plus en observant à la loupe, d’un regard pénétrant, ma contenance troublée comme pour m’obliger de dénoncer le crime. À défaut d’alibi incontournable, je ne pouvais rien faire qu’y répondre quand bien même cela m’importuna autant, en particulier le soupçon de causticité dans sa voix. Pourtant, sa position n’était pas moins désaventageuse que la mienne, loin s’en fallait. Dénué de preuves assez convaincantes, il joua atout. Je flairai qu’il ne m’harcèlerait plus si j’aurai réussi de retomber sur mes pattes. Comme prévu, n’ayant pas découvert la présence de contradiction dans mes discours, il se recula et se tut un bon moment. Une légère déception se peignit sur son visage. Avant que le clima tendu s’impose à nouveau, je finis par rompre le silence en disant :
‒ Désolé, mais faut que j’y aille. J’ai cours tout de suite.
Sans attendre sa réponse, je me levai, tournai le talon et sortis de la salle.