28 juillet 2009

Barcelona

Chaque fois revenu d'un voyage, tandis que les scènes vécues se répètent minutieusement et inlassablement dans les méninges, que mon esprit erre dans ces souvenirs considérés comme définitivement ineffaçable, ayant une forte confiance en la fidélité de ma mémoire, j'estime que les photographies me suffiront, tout en négligeant le fait qu'elles ne trahissent guère les sentiments.
Les vacances se terminent. La vie reprend son cours. Imprimés à peine dans la tête, les souvenirs s'estompent au fil du temps. Quand j'aperçois cette réalité cruelle hors de mon imagination, il ne me reste rien que les images incohérentes dans le cerveau.
Avant de visiter l'Europe du Sud, le problème malfamé de la prolifération du vol soit à main armée soit à la tire en plein jour ne m'était point étrange, d'où ma prudence extrême dès l'atterrissage à Barcelone. Un sac à dos accroché à une veste militaire verte en denim, un portefeuille enfoui dans la poche postérieur d'un jean délavé, traits tendus au regard vigilant, je pressa le pas en direction du quai de métro. Précédé de deux hommes et suivi d'un autre, je montai en empruntant un Escalator muni des boutons d'urgence sur le côté droit de deux extrémités. Je fis un quart de tour pour diminuer la possibilité du vol. Au bout de quelques marches, l'escalier fût arrêté à brûle-pourpoint. J'étais pour autant obligé de me déplacer à pied à la vitesse limitée en raison des gars qui devançaient. Je sentis alors quelque chose gratter ma fesse. Ma première pensée alla au rivet attaché au pantalon mais me rendis compte d'emblée qu'il s'agissait de la tentative de vol. Éperdument transporté de fureur, je me tournai et lui criai en espagnol d'une voix assourdissante : ¿¡Qué está haciendo?! Bouche bée durant quelques secondes puis d'un air innocent, il défendit : Mais je n'ai rien fait ! Pourquoi tu te comportes ainsi ? Au lieu de dévoiler son intention malicieuse, je ne fis rien que le dévisager de mes yeux écarquillés et enflammés de rage jusqu'à ce qu'il se soit enfui de mon champ visuel.

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